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KOROS : 10 villes, 1000 émotions, et plus à venir

  • Photo du rédacteur: Mickaël Spinnhirny
    Mickaël Spinnhirny
  • 3 déc.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 déc.

À mi-chemin de sa tournée, l’expérience virtuelle révèle ville après ville la puissance intime et rassembleuse de la danse immersive.



Un début de tournée marqué par l’émotion

Elle retire le casque d’un geste lent, comme si elle craignait de rompre trop vite le lien tissé avec la danse. Les yeux encore brillants, elle raconte le bouleversement devant la présence de Margie Gillis, sentant presque le souffle des mouvements autour d’elle. Cette scène, captée dès au tout premier jour de la tournée, résume l’essence de KOROS : une œuvre immersive poignante en réalité virtuelle qui place les spectateur·rices au cœur d’extraits chorégraphiés par Margie Gillis, Hélène Blackburn et Andrea Peña (cette dernière à Montréal et Québec seulement), comme s’il y était. Le génie de l’Agora de la danse, encapsulé dans un monde numérique.


À la demande de l’Agora, CAPAS accompagnera KOROS dans près de vingt-cinq villes partout au Québec entre septembre 2025 et avril 2026. L’ambition : donner accès gratuitement à une rencontre intime avec la danse contemporaine, en provoquant des émotions franches et en révélant cette force expressive du mouvement lorsqu’il est vécu de très près. Depuis plus de quatre mois, l’œuvre avance avec un mélange d’élan, de rigueur et d’ouverture, et le public le lui rend bien, se laissant emporter avec curiosité et générosité dans ces performances plus que réelles.


KOROS Margie Gillis

Dix villes déjà touchées par l’expérience

Le lancement à Montréal – retour en piste pour KOROS qui existe depuis 2022 – a confirmé dès le départ l’ampleur à venir de cette nouvelle tournée : des représentations plus que complètes, des participant·es attentif·ves, souvent ému·es. Mais c’est en quittant l’Agora de la danse pour suivre la route vers L’Assomption que l’équipe de CAPAS a pu mesurer à quel point KOROS réussit à créer un espace véritablement incarné. Là, un groupe d’adolescent·es s’est mis à imiter spontanément les mouvements de Margie Gillis, comme si la frontière entre la scène virtuelle et leur propre élan avait disparu. Ils/elles riaient, rejouaient les gestes grâce à l’interactivité de la performance, et dans leur joie se dessinait quelque chose de rare : une transmission instinctive, sans discours, déclenchée par la seule force du geste.


À Lac-Brome, l’atmosphère était tout autre : feutrée, attentive, presque méditative. Après les séances, plusieurs personnes demeuraient assises, le casque déjà retiré, mais l’esprit encore ailleurs. On y a vu une femme poser les mains sur ses genoux, le regard vers le plafond, respirant lentement pour revenir au quotidien. Elle avait vécu l’expérience seule, mais elle en est sortie comme après une conversation profonde avec la danse, la larme à l’œil. Tout autour, les commentaires se murmuraient : « On n’avait jamais vu la danse si proche », « On dirait qu’ils nous regardaient », « J’ai eu un frisson que je ne comprends pas encore ». Dans ce silence rempli, on sentait une connexion solide entre l’œuvre et le public, comme si KOROS ouvrait un espace intérieur dont chacun devait revenir à son rythme.


À Trois-Rivières, l’énergie était plus vive, presque électrique. On y a entendu des éclats de rire lorsque des adultes se mettaient à tourner sur leur chaise en suivant la chorégraphie numérique de Cas Public, surpris d’être happés par le plaisir du mouvement. Quelques minutes plus tard, dans la même salle, un autre participant retenait des larmes, demandait à revoir Margie Gillis de si près une seconde fois, si le temps le permettait. Et cet homme en chaise roulante qui n’en revenait pas de pouvoir vivre la scène, la danse comme s’il y était. Ces contrastes témoignent de la diversité des réceptions : à chaque ville, le public réagit différemment, toujours avec sincérité.


Sherbrooke, Repentigny, Salaberry-de-Valleyfield, Sainte-Agathe-des-Monts, Mont-Laurier, Saint-Jean-sur-Richelieu : chacune de ces villes, à sa manière, a reçu des moments de grâce similaires. Partout, des spectateur·rices surpris·es, touché·es, parfois bouleversé·es, avec cette impression partagée d’avoir vécu une expérience directe, presque tactile, avec la danse.


KOROS Groupe

Un accueil remarquable et une tournée rendue possible par une communauté engagée

Ce succès ne tient pas seulement à la qualité artistique du projet, mais aussi à l’accueil chaleureux des diffuseurs partout en région. Théâtre après théâtre, bibliothèque après bibliothèque, les équipes locales se sont engagées avec une générosité constante : technicien·nes, personnels d’accueil, médiateur·rices prêts à appuyer la démarche et à faciliter l’approche pour celles et ceux qui vivaient leur première expérience VR. Plusieurs diffuseurs ont tenu à voir ou revoir les performances, non par obligation professionnelle, mais par réel attachement à l’œuvre et à ce qu’elle provoque.


La logistique, menée par CAPAS en collaboration étroite avec l’Agora, demande une coordination fine : déplacer l’équipement de ville en ville, installer les stations, accueillir le public et veiller à ce qu’il bénéficie d’un moment fluide et confortable. Et partout, l’équipe retrouve le même élan : celui d’une communauté culturelle qui croit profondément à la valeur de projets accessibles, gratuits, porteurs d’un imaginaire fort. Sans le soutien du Ministère de la Culture et des Communications et la générosité des nombreux partenaires, une tournée d’une telle ampleur — entièrement gratuite, ambitieuse, structurée — n’aurait jamais pu voir le jour.


Cette solidarité démontre qu’au Québec, des projets de danse contemporaine peuvent circuler largement lorsque la communauté s’unit autour d’une vision commune : démocratiser la discipline, révéler sa puissance à celles et ceux qui la connaissent peu, et lui permettre de rayonner avec éclat et cohérence.


KOROS Cas Public

Treize villes à venir, des centaines de moments dansés

L’hiver apportera son lot de paysages, de routes, de salles nouvelles, et sans doute de moments uniques encore impossibles à prévoir. Les villes à venir accueilleront à leur tour cette expérience immersive, et l’équipe espère que les publics seront nombreux à se laisser surprendre, émouvoir, déranger peut-être, mais surtout toucher. KOROS poursuit sa route entre Val-d’Or et Gaspé, Saguenay et Québec, et chaque étape confirme que la danse trouve toujours un chemin pour rencontrer les spectateur·rices qui acceptent de lui ouvrir un peu d’espace – virtuellement et émotionnellement.




 
 
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