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RIDEAU 2025 - Cultiver la lumière

À la veille de RIDEAU 2025, comment inscrire la danse dans un mouvement porteur, qui dépasse les crises et construit une dynamique d’avenir ?



La crise est une réalité – et nous en sommes pleinement conscients –, mais elle ne doit pas éclipser ce qui avance, ce qui se transforme et ce qui nous inspire. Nous appuyons sans réserve les revendications portées par le Front commun pour les arts et l’ensemble des acteurs du milieu qui réclament des conditions justes, des engagements forts et un véritable soutien aux arts. En complément, nous croyons que démontrer l’excellence de nos propositions, leur impact et leur nécessité, est une manière de défendre notre écosystème culturel, de faire de la culture une force vive, un levier essentiel, un bien commun à protéger.


La danse n’est pas une cause à défendre, mais une force à investir. Elle est au cœur de notre identité et, surtout, elle brille sur les planches comme jamais. Car, malgré le tumulte, la danse connaît de belles réussites. Le spectacle JOAT en tournée a traversé 14 villes du Québec, portant la richesse et l’énergie des danses urbaines aux quatre coins de la province. Les champs magnétiques de Sylvain Émard a fait salle comble à la Place des Arts, tandis que le public québécois a pu découvrir l’exceptionnel Les jolies choses de Catherine Gaudet. La jeunesse, quant à elle, s’est régalée avec ON / OFF de Grand Poney. Ils sont le fruit d’un travail de médiation, de démocratisation, de sensibilisation et d’éducation mené avec persévérance depuis des années. Nos artistes, souvent célébrés à l’international, trouvent de plus en plus un écho fort ici même, chez nous.


Dans un contexte où l’on parle souvent de menaces – crise culturelle, guerre commerciale, protectionnisme grandissant –, il est essentiel de rappeler que notre richesse ne se construit pas dans la peur, mais dans l’affirmation de ce que nous sommes. Notre culture n’est pas un luxe. Elle est une nécessité. C’est par elle que nous nous distinguons. C’est elle qui nous rend résilients. Et surtout, c’est elle qui nous unit. Il est parfois plus efficace pour traverser les épreuves de montrer ce qui grandit que de dénoncer ce qui s’effrite. Car à force de parler de crises, on en oublie les victoires. Or, elles sont là. Tangibles. Inspirantes. Porteuses d’espoir.


Il faut cultiver cette lumière. Il faut la nourrir, l’amplifier, la célébrer. Parce que la danse – ce langage qui nous est propre, ce mouvement qui investit nos fêtes et nos scènes – est l’un des piliers de notre société. À la fin d’une journée difficile, d’une période houleuse, ce sont les artistes qui nous rappellent pourquoi on continue. Ce sont eux qui nous rassemblent. Ce sont eux qui donnent du sens. L’art est une réponse, une respiration, un ancrage. Et plutôt que de constamment justifier son existence, choisissons de montrer sa puissance.


Dans les mois à venir, CAPAS prendra le temps de revoir en profondeur ses politiques pour affirmer encore plus son engagement envers des propositions fortes, audacieuses, exigeantes et virtuoses. Car à une époque où l’art, la pertinence et l’inclusion sont souvent mis de côté au profit d’une vision plus utilitaire ou commerciale de la culture, il est essentiel de réaffirmer que créer est un geste politique. Défendre un discours artistique est un geste politique. S’acheter un billet de spectacle est un geste politique. Choisir de s’exposer à la beauté, à la complexité, au questionnement est un geste politique. Plus que jamais, développer une culture vivante, critique et vibrante est un moyen de se protéger – non pas de se refermer, mais d’élargir les horizons, de structurer la pensée, de résister à l’aplatissement du monde.

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